Publication des résultats de l’enquête de l’INSERM dans le BEH

Publication des résultats de l’enquête de l’INSERM dans le BEH.
Publication dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) des premières données de l’enquête réalisée de juillet à octobre 2010 par l’INSERM.
> Plus d’infos et PDF sur le site de l’INVS.

Alain Giami (a.giami(@)inserm.fr) et al.
Inserm, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, U1018, Équipe Genre, santé sexuelle et reproductive, Le Kremlin-Bicêtre, France

Résumé

Introduction – Peu de données fiables sont disponibles en France sur la population trans. Une enquête a été réalisée en 2010 auprès de personnes trans, afin de déterminer leurs caractéristiques sociodémographiques, leurs parcours de soins et leurs situations vis-à-vis du VIH/sida.

Matériel et méthodes –
Un questionnaire a été élaboré et diffusé de juillet à octobre 2010, en collaboration avec des associations identitaires et des professionnels de santé hospitaliers et libéraux.

Résultats –
Au total, 381 personnes ont répondu de façon anonyme au questionnaire auto-administré et l’ont renvoyé. Le sexe de l’état-civil à la naissance et l’identification de genre constituaient les principaux indicateurs permettant de dessiner différents profils, parcours de soins et situations par rapport au VIH/sida. Les profils sociodémographiques différaient selon le sexe de l’état-civil à la naissance. Les parcours de soins variaient aussi selon cette notion, mais surtout selon l’identification de genre exprimée par les individus eux-mêmes. Le statut sérologique vis-à-vis du VIH était fortement déterminé par le sexe de l’état-civil à la naissance : seules les male-to-female (MtF) étaient touchées par le VIH, et plus encore lorsqu’elles étaient d’origine étrangère et avaient eu une expérience du travail sexuel.

Discussion-conclusion –
Cette enquête, innovante par son mode de recrutement des individus en partenariat avec leurs principaux réseaux de socialisation et par l’utilisation de catégories d’identification de genre, met en évidence l’hétérogénéité de la population trans et la nécessité de prendre en compte les différences entre ses sous-groupes. Les résultats confirment la gravité de l’épidémie du VIH/sida chez les MtF et éclairent sur les difficultés d’accès aux soins en France.

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