CR RéPI #1 / Les trans : des populations fragilisées

Voici un premier compte-rendu de la RéPI d’Act Up-Paris sur les trans et le VIH. publié sur le site de Sida Info Service.

7 ans après une première réunion publique d’information (RéPI) consacrée au VIH dans les populations trans, Act Up-Paris, en partenariat avec l’association ACCEPTESS-T, a consacré jeudi 3 octobre 2013 une nouvelle réunion à ce thème.

Lors de cette soirée, Alain Giami, directeur de recherche à l’INSERM* a présenté quelques données issues de l’enquête « Trans et santé sexuelle », réalisée de juillet à octobre 2010 en collaboration avec des associations identitaires et des professionnels de santé hospitaliers et libéraux.

Sur les 1547 questionnaires envoyés dans le cadre de cette enquête, 381 ont pu être exploités. Les résultats montrent l’existence d’une différence très nette du risque VIH selon le sexe de l’état civil à la naissance. Si 6, 90 % des Male to Female (MTF) sont contaminées par le VIH, aucun ne l’est chez les Female to Male (FTM).

La prévalence mise en évidence dans cette étude est assez faible comparée à d’autres études évoquant des taux de 25 voire 38 % chez les MTF nées à l’étranger et ayant exercé le travail du sexe, critère de majoration du risque.

Pour Alain Giami, il est nécessaire de sortir d’une responsabilisation individuelle de la prévention et travailler sur les environnements qui eux, contribuent à améliorer les capacités à prendre soin de soi.

Le docteur Florence Michard, infectiologue à l’hôpital Bichat (Paris), est spécialisée dans le suivi des personnes trans séropositives au VIH (essentiellement des MTF). Elle souligne la situation difficile vécue par beaucoup d’entre elles. Dans son service, 96 % des personnes trans sont originaires d’Amérique Latine. Les trois quarts ont subi des violences et ont été victimes de discriminations, parfois même dans des établissements hospitaliers.

Parmi les 150 femmes trans qu’elle suit pour le VIH, 92 % sont sous antirétroviraux. « En dépit de conditions socio-psychologiques extrêmement difficiles, l’observance thérapeutique et l’équilibre immuno-virologique de ces personnes sont très bons », souligne le docteur Michard. Un recours très important aux associations trans et la solidarité intercommunautaire contribuent sans doute à ce résultat.

Cette RéPI s’est terminée par la diffusion d’« Avec toi, j’en mets pas », un film que Bruce, réalisateur et militant trans, a réalisé sur la difficulté de négocier la prévention, dans le cadre de la campagne Yagg/Inpes « Tu sais quoi ? ».

*Institut national de la santé et de la recherche médicale

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