Blogue | Enquêtes en ligne, questions de méthode

Lors d’une enquête ou consultation, la formulation de la question de l’identification des répondant-e-s se posent toujours pour les personnes qui la conçoive, en particulier pour les personnes trans. C’est une bonne chose, cela veut dire qu’on a su, ces dernières années, progresser dans ce domaine : dorénavant la question de l’identification ne se résume plus aux traditionnelles cases Homme / Femme. Yay.

Cependant, on trouve encore trop souvent des formulations à améliorer et des choix de propositions limités, voire non-pertinents.

Un exemple

Ici, cet outil en ligne demande à quel genre la personne s’identifie, dans le cadre d’un projet destiné aux gays / HSH (Homme ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes). La formulation de la question, « À quel genre t’identifies-tu ? », comme l’idée d’inclure les personnes trans, sont bonnes. Cependant, les réponses proposées pourraient être bonifiées.

Une personne peut s’identifier au genre masculin (« Je suis un homme ») et être une personne trans / s’identifier, aussi, comme tel (« Je suis une personne trans »). Que faire alors, face à ce choix, pour le répondant?

  • Si la personne choisit de répondre « Je suis un homme », on ne saura jamais s’il est, aussi, un homme trans. Idem dans le cas d’une femme trans.
  • Si la personne choisit de répondre « Je suis une personne trans », on ne saura pas si c’est parce qu’elle ne s’identifie pas, aussi, comme homme, femme (ou autre).

Au-delà des éléments de langage, cela pose donc des questions en termes méthodologiques, sur le recueil des données et l’analyse qui pourra être faite de celles-ci. Cette question-là n’est qu’un exemple, et ce projet est par ailleurs bien fait, et outille ses participant-e-s. Mais on retrouve encore bien trop souvent ce type d’approximations dans les enquêtes auprès de la communauté.

Quelques pistes de solutions

Inclure les personnes trans dans la conception des enquêtes

Qu’il s’agisse de s’assurer d’avoir des personnes trans sur les comités scientifiques, ou de faire relire les questionnaires par les personnes concernées, la recherche incluant les personnes ne pourra qu’être améliorée.

A minima : Donner un choix multiple

Parfois, la forme peut tout changer au fond. Dans la conception d’un questionnaire, le choix des types de réponses / boutons est essentiel. Et souvent, on oublie que le choix proposé peut-être plus inclusif en étant, justement, non-exclusif (multiple) : en utilisant des boutons qui permettent au répondant de choisir plusieurs options, on offre ainsi une plus grande souplesse. Dans le cas présenté ci-dessus, un choix multiple (au lieu d’unique) aurait ainsi permis aux personnes qui le souhaitent de préciser leur identité.

NB : Ce texte cherche à donner des pistes de réflexion, mais ne reflète pas nécessairement la pensée de toutes les personnes trans. N’hésitez pas, le cas échéant, à interagir avec nous pour nous en faire par. 

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